Get all 4 Paul Galiana releases available on Bandcamp and save 25%.
Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality downloads of Marque-Page, Damner les doutes (La foule), En quarantaine, and Chansons du 73.
1. |
Devant la porte
03:55
|
|||
2. |
En bandoulière
03:01
|
|||
Encore une gorgée, soyez bon prince
Encore une bouffée de ma vie, de ma rue
Encore un soir à hurler du Brassens
En hommage aux culs des femmes qui m'ont eu
Il y en eut de si belles dans mon lit
Et je les porte avec moi
Riante et nue, chacune d'elle me suit
Réelle ou rêvée ? Ça me regarde
Pourvu que je m'attarde
Encore une gorgée, pas la dernière
N'aies crainte de me perdre en me voyant marcher
Avec ma bouteille d'air en bandoulière
Deux tuyaux de plastique dans mon nez
J'ai respiré tant de parfums, de fumées
Et je les porte avec moi
La sueur, l'été, filles et clopes bien roulées
Entre mes dix doigts, beauté du geste
Pourvu qu'elles m'en restent
Encore, encore, encore
Encore une gorgée de quelques pages
Quelques lignes à boire, mais sur la table, debout
Et pisser quelques vers en héritage
Que je lègue à ce monde qui s'en fout
Et j'ai tant rit, et j'ai pleuré si fort
Que tu me portes avec toi
Ma fille qui vient me trouver encore
Au soixante-treize, fond de la cour
Tant qu'il me reste un tour
Encore, encore, encore
Que l'on m'en donne encore
Encore, encore, encore !
Encore une gorgée, pas la dernière
N'aies crainte de me perdre en me voyant marcher
Avec ma bouteille d'air en bandoulière
Deux tuyaux de plastique dans mon nez
|
||||
3. |
Dix-huit mille vies
05:14
|
|||
Arrive de la rue, la porte coince un peu
Explore le menu, quel café tu veux ?
Nos cinquante ans s'exposent ici derrière le bar
Quand d'autres vies se posent sur le bois du comptoir
Comme
Celle qui, secrétaire, trop longtemps, s'était tue
Travaille, tête fière, pour les enfants perdus
Une autre aime le triste, celui qui broie du noir
Plus que le fanfariste du vendredi soir
On avait envie de se trouver là où les vivants se veulent et se voient
Dix-huit-mille vies pour arriver là, derrière ce comptoir en bois
Tes cheveux gris, mon amour, mon sourire de vieux père
On se découvre chaque jour d'autres enfants, d'autres frères
Regarde, la porte s'ouvre encore
Celle qui, n'ayant su qu'on la dévorait des yeux
Est sortie dans la rue tourner des boules de feu
Celui qui, maladroit, aima trop de malines
Dans sa vie d'avocat, loin de son Argentine
Une arrive d'Iran, et repart aussi vite
Lui vend des appartements, ne sait pas où il habite
Ceux-là ont cherché Rimbaud dans la Corne d'Afrique
Lui cueille les photos de ces nuits argentiques
On avait envie de se trouver là où les vivants se veulent et se voient
Dix-huit-mille vies pour arriver là, derrière ce comptoir en bois
Tes cheveux gris, mon amour, mon sourire de vieux père
On se découvre chaque jour d'autres enfants, d'autres frères
Regarde, la porte s'ouvre encore
Un marcheur à guitare, un peu paumé, peut-être
Deux qui s'aiment ce soir, sans même se connaître
Et celui qui s'est gouré de gargote, mais bon
Il a trouvé à l'entrée un trou dans le filtre à con
Et voici samedi soir, les retours de manif
C'est du vin chaud à boire, qu'importe le tarif
Grandes gueules, cachés, qui parlent, qui se taisent
Comment les oublier, en quittant le soixante-treize
On avait envie de se trouver là où les vivants se veulent et se voient
Dix-huit-mille vies pour arriver là, derrière ce comptoir en bois
Tes cheveux gris, mon amour, mon sourire de vieux père
On se découvre chaque jour d'autres enfants, d'autres frères
On avait envie de se trouver là où les vivants se veulent meilleurs
Dix-huit-mille vies derrière et déjà, une autre nous attire ailleurs
Tes cheveux gris, ma jolie, mon sourire de vieux père
Devant sont d'autres envies, et trop peu d'anniversaires
Regarde, la porte s'ouvre encore
|
||||
4. |
La cour en bas
02:44
|
|||
Y'a dans la cour en bas
De la maison de Papa
Des vélos grands comme ça
Et un petit pour moi
Y'a aussi quelques traces
De la Louison d'en face
Son vélo, son auto
Rouge et ronde, c'est beau
Quand je viens, quelle chance
C'est toujours les vacances
Y'a pas d'école ici
Tous les parcs m'attendent
Pour jouer avec les grandes
Et les autres aussi
Dans la rue, j'aime bien
Papa me prends la main
Et on tape le pavé
Au manège, au marché
Quand il lit son journal
Au café, moi j'avale
Grenadine, bouquins
Et un petit bout d'pain
Quand je viens, quelle chance
C'est toujours les vacances
Y'a pas d'école ici
Ses guitares m'attendent
Il joue avec la grande
Et moi je chante aussi
Y'a des lettres à la cuisine
Le A de ma cousine
Y'a le P de Papa
Et mon Y à moi
Pour un jour, comme un grand
Écrire à ma Maman
Et compter, c'est balèze
Jusqu'à soixante-treize
Y'a dans la cour en bas
De la maison de Papa
Une vieille dame et ses fleurs
Des fois elle me fait peur !
Quand on rentre le soir
Mais j'oublie et je pars
Manger et puis au lit
Quand revient Monsieur Nuit
Et un jour je m'en vais
Papa reste sur le quai
Mais je sais maintenant
Que tout ça recommence
Aux prochaines vacances
Et je reviens, plus grand
Oui, je reviens chaque fois
Dans la maison de Papa
|
||||
5. |
Place Léon
04:16
|
|||
Je suis arrivé il y a de ça
Trente et trois années, je viens de là-bas
Dans cet escalier, la peinture s'en va
Mais je suis chez moi
La rue est bouchée, le trottoir sali
Y'a foule au café, le jour grandit
Même si « pas tout-à-fait », même si, même si...
Je suis d'ici
Et devant la mairie, au rond-point
Entre vieux cons
On sait qui on est et d'où on vient
Sur la place Léon
De mes deux fenêtres, parfois, décolle
Ce qui pourrait être un rossignol
De mes deux fenêtres, et j'en raffole
J'entends l'école
Alors je repars dans le quartier
Mais sur le trottoir, c'est encombré
Comme un dépotoir, une vieille chaise
Devant le soixante-treize
Et je retrouve les vieux du rond-point
Et qu'est-ce que c'est bon
Parler de là-bas, d'ici, de rien
Sur la place Léon
Y'avait une place comme ça là-bas, aussi
Mais mes cheveux étaient moins gris
Mais trouver traces de travail à travers mer
Et puis me raser, je préfère
Dix heures du soir, il faut rentrer
D'ailleurs les trottoirs sont nettoyés
La rue encore noire, feux et cafés
Il faut rentrer
Le voisin du premier est parti
Parti par les bronches, comme on dit
Mais c'est pas mon histoire, cette vieille chaise
Devant le soixante-treize
|
||||
6. |
Mon coloc
05:31
|
|||
Je recouvre ma tête quand le bitume brille
Je recouvre mes bras quand le soleil me suit
Je rougis, oui, c'est bête, quand on dit « Jolie fille ! »
Je me dis « C'est pas moi », et mon regard s'enfuit
Dans un grand saut en fer, en rebord de fenêtre
J'ai planté quelques herbes, et pour mon amoureux
J'ai étalé par terre une pelouse verte
Sur ce lino superbe, notre plage à nous deux
Et quand trop de linge trotte dans mon studio
Quand c’est un tout petit peu trop bohème
Je lave mes culottes et mes polos
En bas chez mon coloc du deuxième
Je recouvre ma vie, quand je suis un peu seule
De voyages, et je pars visiter d’autres yeux
Je recouvre d’envies mes deux ou trois filleuls
Moi je sais que plus tard, je le sais, je le veux
Je recouvre mon nez, parfois, d'une boule rouge
Quelques enfants, c'est beau, pourront rire quand même
Ça aide à supporter quand y'a trop rien qui bouge
Comme on recouvre sa peau d'un petit peu de crème
Et quand trop de linge trotte dans mon studio
Quand c’est un tout petit peu trop bohème
Je lave mes culottes et mes polos
En bas chez mon coloc du deuxième
Je couvre de poèmes quand la vie me pèse
Surtout ne pas vous faire pour moi trop de mouron
Car dans mon quatrième, en haut du soixante-treize
Du vrai moi, je suis fière, et de mon faux gazon
Et quand trop de noir trotte dans mon cerveau
Quand c'est un tout petit peu trop bohème
Je nettoie mes nerfs en pelote au savon bio
En bas chez mon coloc du deuxième
|
||||
7. |
Voisin
04:58
|
|||
Tu ne sais rien, quand je te toise
De là où me trainent mes pas
Tu ne sais rien et tu me croises
Avec un bonjour, mais pourquoi ?
Tu ne sais rien des profondeurs
D'où je dois remonter ma voix
À portée de ta bonne humeur
Tu ne sais d'où vient ce bonjour-là
Et quand tu me souris, voisin
Dans notre rue ou l'escalier
Arrachant mes yeux à mes pieds
J'espère qu'au moins, tu t'amuses bien
Tu peux bien me croire triste ou pire
Que la vie ne m'est qu'un fardeau
Tu peux bien penser tes sourires
Plus légers que mon sac au dos
Mais, voisin, que peux-tu savoir ?
De ma vie, tu ne sauras rien
Est-ce que le soixante-treize, au soir
M'est une cave ou un jardin ?
Et quand tu me souris, voisin
Dans notre rue ou l'escalier
Arrachant mes yeux à mes pieds
J'espère qu'au moins, tu t'amuses bien
Je n'ai pas pour but de te plaire
Ni de faire peur à ton fils
J'ai juste choisi de me taire
J'en ai trop entendu jadis
Je n'ai pas pour but de te plaire
Ni de faire peur à ton enfant
J'ai juste choisi de me taire
Alors amuse-toi, et bon vent
|
||||
8. |
Inférieur trois
03:35
|
|||
Tes dimanches n'attendent que ça
Que nos rues se rapprochent
Et mes hanches n'attendent que ça
Que tes doigts s'y accrochent
Il fait beau maintenant
Peut-être il est temps
Tes silences n'attendent que ça
Que nos bouches s'entendent
Mes absences me tendent vers ça
Viens, la ville est si grande
Sur le clavier, moi
Je tape inférieur trois
Viens me chercher, je bouge pas
Tant de temps à tendre nos bras
Sans décrocher la lune
Nos enfants n'attendaient pas ça
Que nos maisons ne soient qu'une
Ils auront encore mieux
Viens, nous serons deux
C'est ici que la peur s'en va
Et quelques doutes se taisent
Tu sais aussi que s 'arrête là
Le temps du soixante-treize
Le camion est en bas
Le code : inférieur trois
Je viens te chercher, bouge pas
|
||||
9. |
Cartons
05:54
|
|||
Cartons de livres
Cartons de poids
Car tant de livres
Me livrent à toi
Cartons de vivres
Délivre-moi
Meubles déplacent
Cartons CD
Cartons de tasses
Au long des murs dénudés
Cartons de photos
Perte de vue
Ça c'est la faute aux
Années perdues
Je les emporte au-
Delà de la rue
Meubles déplacent
Trésors cachés
Cartons s 'entassent
Au long des chaises attachées
Cartable, vieux cendriers
Cartons dévalent escalier
Tous aux manches retroussées
Trousseau de clés
Cartons, voyages
Bras écartés
Chemise en nage
Et s'agiter
Cartons, ménage
Bref aparté
Couleurs tenaces
Tenant les murs
Vieux jours vivaces
Autour des traces de chaussures
Deux pièces vides
Plus une chaise
J'ai quelques rides
Ma vie s'apaise
Demain s'enfuie de
Mon soixante-treize
|
||||
10. |
La ville est jaune
04:26
|
|||
La ville est jaune dans les lumières du soir
La ville est froide sous les nuages du jour
La ville brille, inachevée d’espoir
La ville brûle à chaque carrefour
La ville parle à tort et à travers
La ville crie la misère et le fort
La ville hurle la chaleur et l’hiver
La ville tait ses travers et ses torts
La ville est jaune
La ville chante un peu fort, un peu faux
La ville rêve à en perdre l’envie
La ville est belle quand elle ne le sait pas trop
La ville pue et la merde et la vie
La ville fume à crever de gazole
La ville danse, ne sait pas s’arrêter
La ville est ivre de sang, d’huile, et d’alcool
La ville obèse des hommes digérés
La ville est jaune de désir et de peur
La ville, trop fière d’être née ici
Mais la ville sage fait bander ceux d’ailleurs
La ville jouit à les coucher dans son lit
La ville brûle
La ville brûle le temps et les histoires mortes
La ville est jaune dans les lumières du soir
La ville brille à qui a les clés des portes
La ville est froide à qui n’a que ses trottoirs
|
Paul Galiana Paris, France
Auteur compositeur arrangeur chanteur guitariste. En pleine production de son prochain album, après "Marque-Page", 1er EP résolument pop en formule power trio.
Streaming and Download help
If you like Paul Galiana, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp