We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Chansons du 73

by Paul Galiana

/
  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    (album physique)

    Includes unlimited streaming of Chansons du 73 via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 7 days
    Purchasable with gift card

      €12 EUR or more 

     

  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €10 EUR  or more

     

  • Full Digital Discography

    Get all 4 Paul Galiana releases available on Bandcamp and save 25%.

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality downloads of Marque-Page, Damner les doutes (La foule), En quarantaine, and Chansons du 73. , and , .

    Purchasable with gift card

      €18.75 EUR or more (25% OFF)

     

1.
2.
Encore une gorgée, soyez bon prince Encore une bouffée de ma vie, de ma rue Encore un soir à hurler du Brassens En hommage aux culs des femmes qui m'ont eu Il y en eut de si belles dans mon lit Et je les porte avec moi Riante et nue, chacune d'elle me suit Réelle ou rêvée ? Ça me regarde Pourvu que je m'attarde Encore une gorgée, pas la dernière N'aies crainte de me perdre en me voyant marcher Avec ma bouteille d'air en bandoulière Deux tuyaux de plastique dans mon nez J'ai respiré tant de parfums, de fumées Et je les porte avec moi La sueur, l'été, filles et clopes bien roulées Entre mes dix doigts, beauté du geste Pourvu qu'elles m'en restent Encore, encore, encore Encore une gorgée de quelques pages Quelques lignes à boire, mais sur la table, debout Et pisser quelques vers en héritage Que je lègue à ce monde qui s'en fout Et j'ai tant rit, et j'ai pleuré si fort Que tu me portes avec toi Ma fille qui vient me trouver encore Au soixante-treize, fond de la cour Tant qu'il me reste un tour Encore, encore, encore Que l'on m'en donne encore Encore, encore, encore ! Encore une gorgée, pas la dernière N'aies crainte de me perdre en me voyant marcher Avec ma bouteille d'air en bandoulière Deux tuyaux de plastique dans mon nez
3.
Arrive de la rue, la porte coince un peu Explore le menu, quel café tu veux ? Nos cinquante ans s'exposent ici derrière le bar Quand d'autres vies se posent sur le bois du comptoir Comme Celle qui, secrétaire, trop longtemps, s'était tue Travaille, tête fière, pour les enfants perdus Une autre aime le triste, celui qui broie du noir Plus que le fanfariste du vendredi soir On avait envie de se trouver là où les vivants se veulent et se voient Dix-huit-mille vies pour arriver là, derrière ce comptoir en bois Tes cheveux gris, mon amour, mon sourire de vieux père On se découvre chaque jour d'autres enfants, d'autres frères Regarde, la porte s'ouvre encore Celle qui, n'ayant su qu'on la dévorait des yeux Est sortie dans la rue tourner des boules de feu Celui qui, maladroit, aima trop de malines Dans sa vie d'avocat, loin de son Argentine Une arrive d'Iran, et repart aussi vite Lui vend des appartements, ne sait pas où il habite Ceux-là ont cherché Rimbaud dans la Corne d'Afrique Lui cueille les photos de ces nuits argentiques On avait envie de se trouver là où les vivants se veulent et se voient Dix-huit-mille vies pour arriver là, derrière ce comptoir en bois Tes cheveux gris, mon amour, mon sourire de vieux père On se découvre chaque jour d'autres enfants, d'autres frères Regarde, la porte s'ouvre encore Un marcheur à guitare, un peu paumé, peut-être Deux qui s'aiment ce soir, sans même se connaître Et celui qui s'est gouré de gargote, mais bon Il a trouvé à l'entrée un trou dans le filtre à con Et voici samedi soir, les retours de manif C'est du vin chaud à boire, qu'importe le tarif Grandes gueules, cachés, qui parlent, qui se taisent Comment les oublier, en quittant le soixante-treize On avait envie de se trouver là où les vivants se veulent et se voient Dix-huit-mille vies pour arriver là, derrière ce comptoir en bois Tes cheveux gris, mon amour, mon sourire de vieux père On se découvre chaque jour d'autres enfants, d'autres frères On avait envie de se trouver là où les vivants se veulent meilleurs Dix-huit-mille vies derrière et déjà, une autre nous attire ailleurs Tes cheveux gris, ma jolie, mon sourire de vieux père Devant sont d'autres envies, et trop peu d'anniversaires Regarde, la porte s'ouvre encore
4.
Y'a dans la cour en bas De la maison de Papa Des vélos grands comme ça Et un petit pour moi Y'a aussi quelques traces De la Louison d'en face Son vélo, son auto Rouge et ronde, c'est beau Quand je viens, quelle chance C'est toujours les vacances Y'a pas d'école ici Tous les parcs m'attendent Pour jouer avec les grandes Et les autres aussi Dans la rue, j'aime bien Papa me prends la main Et on tape le pavé Au manège, au marché Quand il lit son journal Au café, moi j'avale Grenadine, bouquins Et un petit bout d'pain Quand je viens, quelle chance C'est toujours les vacances Y'a pas d'école ici Ses guitares m'attendent Il joue avec la grande Et moi je chante aussi Y'a des lettres à la cuisine Le A de ma cousine Y'a le P de Papa Et mon Y à moi Pour un jour, comme un grand Écrire à ma Maman Et compter, c'est balèze Jusqu'à soixante-treize Y'a dans la cour en bas De la maison de Papa Une vieille dame et ses fleurs Des fois elle me fait peur ! Quand on rentre le soir Mais j'oublie et je pars Manger et puis au lit Quand revient Monsieur Nuit Et un jour je m'en vais Papa reste sur le quai Mais je sais maintenant Que tout ça recommence Aux prochaines vacances Et je reviens, plus grand Oui, je reviens chaque fois Dans la maison de Papa
5.
Place Léon 04:16
Je suis arrivé il y a de ça Trente et trois années, je viens de là-bas Dans cet escalier, la peinture s'en va Mais je suis chez moi La rue est bouchée, le trottoir sali Y'a foule au café, le jour grandit Même si « pas tout-à-fait », même si, même si... Je suis d'ici Et devant la mairie, au rond-point Entre vieux cons On sait qui on est et d'où on vient Sur la place Léon De mes deux fenêtres, parfois, décolle Ce qui pourrait être un rossignol De mes deux fenêtres, et j'en raffole J'entends l'école Alors je repars dans le quartier Mais sur le trottoir, c'est encombré Comme un dépotoir, une vieille chaise Devant le soixante-treize Et je retrouve les vieux du rond-point Et qu'est-ce que c'est bon Parler de là-bas, d'ici, de rien Sur la place Léon Y'avait une place comme ça là-bas, aussi Mais mes cheveux étaient moins gris Mais trouver traces de travail à travers mer Et puis me raser, je préfère Dix heures du soir, il faut rentrer D'ailleurs les trottoirs sont nettoyés La rue encore noire, feux et cafés Il faut rentrer Le voisin du premier est parti Parti par les bronches, comme on dit Mais c'est pas mon histoire, cette vieille chaise Devant le soixante-treize
6.
Mon coloc 05:31
Je recouvre ma tête quand le bitume brille Je recouvre mes bras quand le soleil me suit Je rougis, oui, c'est bête, quand on dit « Jolie fille ! » Je me dis « C'est pas moi », et mon regard s'enfuit Dans un grand saut en fer, en rebord de fenêtre J'ai planté quelques herbes, et pour mon amoureux J'ai étalé par terre une pelouse verte Sur ce lino superbe, notre plage à nous deux Et quand trop de linge trotte dans mon studio Quand c’est un tout petit peu trop bohème Je lave mes culottes et mes polos En bas chez mon coloc du deuxième Je recouvre ma vie, quand je suis un peu seule De voyages, et je pars visiter d’autres yeux Je recouvre d’envies mes deux ou trois filleuls Moi je sais que plus tard, je le sais, je le veux Je recouvre mon nez, parfois, d'une boule rouge Quelques enfants, c'est beau, pourront rire quand même Ça aide à supporter quand y'a trop rien qui bouge Comme on recouvre sa peau d'un petit peu de crème Et quand trop de linge trotte dans mon studio Quand c’est un tout petit peu trop bohème Je lave mes culottes et mes polos En bas chez mon coloc du deuxième Je couvre de poèmes quand la vie me pèse Surtout ne pas vous faire pour moi trop de mouron Car dans mon quatrième, en haut du soixante-treize Du vrai moi, je suis fière, et de mon faux gazon Et quand trop de noir trotte dans mon cerveau Quand c'est un tout petit peu trop bohème Je nettoie mes nerfs en pelote au savon bio En bas chez mon coloc du deuxième
7.
Voisin 04:58
Tu ne sais rien, quand je te toise De là où me trainent mes pas Tu ne sais rien et tu me croises Avec un bonjour, mais pourquoi ? Tu ne sais rien des profondeurs D'où je dois remonter ma voix À portée de ta bonne humeur Tu ne sais d'où vient ce bonjour-là Et quand tu me souris, voisin Dans notre rue ou l'escalier Arrachant mes yeux à mes pieds J'espère qu'au moins, tu t'amuses bien Tu peux bien me croire triste ou pire Que la vie ne m'est qu'un fardeau Tu peux bien penser tes sourires Plus légers que mon sac au dos Mais, voisin, que peux-tu savoir ? De ma vie, tu ne sauras rien Est-ce que le soixante-treize, au soir M'est une cave ou un jardin ? Et quand tu me souris, voisin Dans notre rue ou l'escalier Arrachant mes yeux à mes pieds J'espère qu'au moins, tu t'amuses bien Je n'ai pas pour but de te plaire Ni de faire peur à ton fils J'ai juste choisi de me taire J'en ai trop entendu jadis Je n'ai pas pour but de te plaire Ni de faire peur à ton enfant J'ai juste choisi de me taire Alors amuse-toi, et bon vent
8.
Tes dimanches n'attendent que ça Que nos rues se rapprochent Et mes hanches n'attendent que ça Que tes doigts s'y accrochent Il fait beau maintenant Peut-être il est temps Tes silences n'attendent que ça Que nos bouches s'entendent Mes absences me tendent vers ça Viens, la ville est si grande Sur le clavier, moi Je tape inférieur trois Viens me chercher, je bouge pas Tant de temps à tendre nos bras Sans décrocher la lune Nos enfants n'attendaient pas ça Que nos maisons ne soient qu'une Ils auront encore mieux Viens, nous serons deux C'est ici que la peur s'en va Et quelques doutes se taisent Tu sais aussi que s 'arrête là Le temps du soixante-treize Le camion est en bas Le code : inférieur trois Je viens te chercher, bouge pas
9.
Cartons 05:54
Cartons de livres Cartons de poids Car tant de livres Me livrent à toi Cartons de vivres Délivre-moi Meubles déplacent Cartons CD Cartons de tasses Au long des murs dénudés Cartons de photos Perte de vue Ça c'est la faute aux Années perdues Je les emporte au- Delà de la rue Meubles déplacent Trésors cachés Cartons s 'entassent Au long des chaises attachées Cartable, vieux cendriers Cartons dévalent escalier Tous aux manches retroussées Trousseau de clés Cartons, voyages Bras écartés Chemise en nage Et s'agiter Cartons, ménage Bref aparté Couleurs tenaces Tenant les murs Vieux jours vivaces Autour des traces de chaussures Deux pièces vides Plus une chaise J'ai quelques rides Ma vie s'apaise Demain s'enfuie de Mon soixante-treize
10.
La ville est jaune dans les lumières du soir La ville est froide sous les nuages du jour La ville brille, inachevée d’espoir La ville brûle à chaque carrefour La ville parle à tort et à travers La ville crie la misère et le fort La ville hurle la chaleur et l’hiver La ville tait ses travers et ses torts La ville est jaune La ville chante un peu fort, un peu faux La ville rêve à en perdre l’envie La ville est belle quand elle ne le sait pas trop La ville pue et la merde et la vie La ville fume à crever de gazole La ville danse, ne sait pas s’arrêter La ville est ivre de sang, d’huile, et d’alcool La ville obèse des hommes digérés La ville est jaune de désir et de peur La ville, trop fière d’être née ici Mais la ville sage fait bander ceux d’ailleurs La ville jouit à les coucher dans son lit La ville brûle La ville brûle le temps et les histoires mortes La ville est jaune dans les lumières du soir La ville brille à qui a les clés des portes La ville est froide à qui n’a que ses trottoirs

about

La rue me coule devant et jamais ne s'arrête
La rue me passe devant, je n'en perds pas une miette
Je vois tout, que l'on rentre ou sorte
Je suis toujours à deux pas, deux pas devant la porte

Je vois celui qui passe et ne s'arrête pas
La démarche un peu lasse, je sais qu'il habite là
Sans doute me craint-il, en sorte
Qui sait ce qu'il me cache, cache devant la porte

Et repassent les heures, et repassent les bus
Bouger de moins en moins pour savoir un peu plus

Il y a celle qui rentre un peu tôt le matin
Qu'a-t-elle dans le ventre ? Je le saurai demain
Sa vie ne peut être plus forte
Que tout ce que j'en apprends là, devant la porte

Et ce type à guitares ne me dit rien qui vaille
Rentre tôt, rentre tard, mais c'est quoi, ce travail ?
Honnête ou pas net, peu importe
Je trouverai ce qu'il cache, cache devant la porte

Et repassent les jours, et repassent les gens
Je sais tout de leurs vies, quand ils me passent devant

Bientôt plus de secrets pour moi au 73
Qui tu vois, ce qu'il mange, et surtout qui la baise

Elle est fringuée bizarre, celui-là rentre et titube
Et comme par hasard, lui ne prend pas la pub
Jetée comme une feuille morte
Merde ! Qui c'est qui les ramasse devant la porte ?

La vie passe et, devant, maintenant marchent les troupes
Du Nouvel Ordre Blanc, ou Noir, ou Brun, rien à foutre
Sur ceux que la milice emporte
Je dis tout, je le crache, crache devant la porte

credits

released January 8, 2018

license

all rights reserved

tags

about

Paul Galiana Paris, France

Auteur compositeur arrangeur chanteur guitariste. En pleine production de son prochain album, après "Marque-Page", 1er EP résolument pop en formule power trio.

contact / help

Contact Paul Galiana

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Paul Galiana, you may also like: