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1. |
À l'imparfait
03:11
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Nous avions l'âge de l'attente
Sourde, fébrile, impatiente
Étonnés que rien ne vienne jamais
Que rien ne vienne sur le fil
Animer nos vies immobiles
Que nul vent ne vienne ouvrir nos volets
Décembre aux humeurs noir ébène
Ne s'arrêtait qu'en mai
Et nous chantions les chansons de Thiéfaine
Surtout celles à l'imparfait
Nous sortions d'un cocon solide
Rongés par les pluies acides
Et déçus de ces pieds soudés au sol
Nous rêvions de grande aventure
Sans effort et sans griffure
Et se saouler d'absinthe sans alcool
Nous rêvions de transsibériennes
Et nous restions à quai
Et nous chantions les chansons de Thiéfaine
Surtout celles à l'imparfait
Ce monde qui nous convoquait à le prendre en modèle
Morne et triste comme un 1er décembre
Nous rêvions qu'il suffise de lui répondre, rebelle
« Vieux monde, va donc mieux ranger ta chambre ! »
Comme ils avaient gardé pour cibles
Leurs amours inaccessibles
Nos coeurs apprenaient l'art du lamento
Nous avions l'âge de l'attente
À peine un peu moins innocente
Étonnés que l'oubli vienne si tôt
Nous nous sentions en quarantaine
Du temps qui venait
Et nous chantions les chansons de Thiéfaine
Surtout celles à l'imparfait
Craignant que les années nous prennent
Ce qui nous restait
Nous nous chantions les chansons de Thiéfaine
Et de Cabrel à l'imparfait
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2. |
La citadelle
05:07
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Il était beau, mon bateau
Trois planches, une canne à pêche
Filant fièrement sur l'eau
Fraîche
À genoux je n'avais pas mal
Sur ces planches pas trop étanches
Un drap faisait une voile
Blanche
Si on m'avait laissé faire
Traverser la mer, le Tibre
Poser pied sur cette terre
Libre
Je la voyais presque, au loin, si belle
La Citadelle
J'ai traversé des déserts
Des forêts mais peu importe
J'étais bien sur cette mer
Forte
J'ai couru sous la mitraille
Promis à mes soeurs, ma mère
Je trouverais du travail
Fier
Si on m'avait laissé faire
Si l'on m'avait fait confiance
Je serais déjà à terre
Je pense
Je savais, je me rapprochais d'elle
La Citadelle
J'ai vu tant de mes pareils
Frères de fuite, frères de quête
Disparus sous un soleil
Bête
Mais moi sur mon petit bateau
Sans galère et sans naufrage
J'allais chercher du boulot
Sage
Je les voyais presque à l'horizon moins hautes
À ma taille
J'étais presque à leurs pieds pour de bon, sans faute
Les murailles
Qui m'accueillerait alors
Colliers de fleurs ? Huile bouillante ?
Qu'importe j'ai fui la mort
Lente
Qui sont ces âmes armées
À l'abri des meurtrières
Peur d'eux-mêmes ou peur de mes
Pairs ?
Ils tiennent, vaille que vaille
À me mettre en quarantaine
Au moins tant que les murailles
Tiennent
Et j'attends que repoussent mes ailes
Si j'y arrive, j'essaierai le ciel
De ma rive j'attends des nouvelles
D'elle, si forte et si peu sûre d'elle
La Citadelle
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3. |
En quarantaine
05:10
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Les jours sots
Les nuits folles
Folie vole aux vents
Pont d'Arcole
À l'assaut
Inlassablement
Tout ça n'est
Pas si loin
Presque sous la main
À peine
Juste un brin
En quarantaine
En quarantaine
Les pages
Rajeunies
Moins jaunes, nouvelles
Moins sages
Étincelles
Rages impolies
Tout ça n'est
Rien qu'à peine
Tombé de mes doigts
Pas fané
Juste là
En quarantaine
En quarantaine
Il est encore temps de tout ça
Temps de tousser tout ce que je veux
Si je veux
Par les vents, que me grisent les cheveux
Mais des vins, je ne me dégrise pas
Les colères
En couleurs
Les rages du monde
Les ondes
Solidaires
Saoulées de douleurs
Tout cela
N'est qu'à peine
Sous une légère
Poussière
Juste là
En quarantaine
En quarantaine
Il est encore temps de tout ça
Temps de tousser tout ce que je veux
Si je veux
Et si un peu de gris perle tes cheveux
Que de ma peau, tu ne te dégrises pas
Arasé
Résigné
Raisonnable au fond
Des ronces
Renoncer
Trop baisser le son
Garde-boue
Garde au loin
Cet Âge de Laine
Garde-fou
Je te tiens
En quarantaine
En quarantaine
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4. |
Complainte périurbaine
02:14
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J'ai passé ma jeunesse serré sur mon cocon
À l'écart des gamines et des gamins trop mélangés
Je filais en vitesse là-haut sur mon balcon
Affolé de leurs mines et je rentrais manger
Ils étaient à la marge, un peu sur le côté
Et plus de treize à table pour dîner ça va de soi
Moi j'étais bien trop sage pour être délégué
Mais j'avais des semblables qui se savaient comme moi
J'ai passé la vingtaine serré sur ma tribu
Ceux de même couleur et même vie, mêmes études
Délaissant les sirènes du monde et des abus
Bien au chaud dans ma peur des viles multitudes
Je n'aimais pas la marge, ni ceux sur le côté
Qui visitaient le monde et se mêlaient aux pas pareils
J'ai bossé comme un barge, révisé, bachoté
Pensé chaque seconde à garder ma place au soleil
J'ai passé ma trentaine, quarantaine passée
À faire une famille propre, belle, bien nourrie
Un petit bas de laine, un crédit prix cassé
Une haie de charmilles et des pièges à souris
Je n'aimais pas les marges ni les gars de banlieues
Que mes impôts nourrissent et qui ne me remercient guère
Moi si j'ai pris le large, c'est que je trouvais mieux
Que mes enfants grandissent loin des drogues et des misères
Maintenant mon adresse c'est bien après la gare
Bien tranquille, isolé comme les anneaux de Saturne
Il suffit qu'on m'agresse, qu'on vole mes cigares
Pour celer mes volets, pour te casser les urnes
Car je suis à la marge, poussé sur le côté
Je compte chaque soir les moutons, les pleins de diesel
Je passe à la décharge juste avant de voter
Je mets dans l'isoloir autant de merde qu'en poubelle
Car je suis à la marge, cerné de tout côté
Je compte chaque nuit les moutons et les pleins d'essence
Je n'ai plus de décharge, du coup je vais voter
Mon urne est bien remplie de merde, je l'offre à la France
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5. |
L'Hermitage
05:24
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Et puis ce briquet dans ta poche
Pour les trois clopes qu'il te reste
La promenade se rapproche
Garde ce briquet dans ta veste
Dehors ta si belle est en route
Sous la brise tu imagines
Te laissant l'espoir et le doute
Et ce briquet au fond du jean
Et les amitiés qui se jurent
Comme dehors, mais plus solides
Dis-moi si ces amitiés durent
Tant que ton briquet n'est pas vide
Dehors ta si belle t'espère
Le croire de toute ton âme
Sinon ne te restera guère
En main que ta petite flamme
Néon, murs blancs
Serrures, passage
Et clés tout le temps
Le temps qui traîne à l'Hermitage
Et ces rien du tout qu'on jalouse
Et ce courrier ouvert trois fois
Et les moteurs de la N 12
Et ce briquet, toujours à toi
Dehors, ta si belle patiente
Pour combien de temps, tu ne sais
Et quand le doute te tourmente
Toujours dans ta main, ce briquet
Mitard miteux
Prise d'otage
Une heure ou deux
Ou devient fou à l'Hermitage
Et ce ciel devenu si rare
Et dehors qui reste dehors
Ta si belle quitte ta mémoire
Et ce briquet qui marche encore
Que brûlent ces mauvaises plumes
Que brûle ce pauvre matelas
Si ces murs sans fenêtre fument
Peut-être entendra-t-on cela
Flamme et fumée
T'offrent le temps de
Suffoquer
Respire ! Respire !
Qu'est-ce qu'ils attendent
Pour ouvrir ?
Serrure, clé
Tourner la page
Et plus parler
C'est fini pour toi, l'Hermitage
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Paul Galiana Paris, France
Auteur compositeur arrangeur chanteur guitariste. En pleine production de son prochain album, après "Marque-Page", 1er EP résolument pop en formule power trio.
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